Stardust

Si vous me posez la question : « Quel est ton film préféré ? ». Je vous répondrai directement : Stardust. Parmi tous les films de fantaisie que j’ai vu et que j’aime, et mon dieu la liste est longue, c’est bel est bien ce film qui ressort le plus dans mes esprits. Et disons que ce n’est pas pour un rien qu’actuellement je m’appelle Etoile. Cependant, après toutes ces années où j’ai pu voir le film deux ou trois fois, je n’ai jamais lu le livre. Et c’est lors d’une soirée entre amis, j’ai eu la chance d’en reparler et d’emprunter, au pote qui nous a invité chez lui, le livre de Neil Gaiman (oui lui, l’écrivain au mille et une imaginations). Enfin j’ai pu voir la version originale dont s’est inspiré Matthew Vaughn pour son film ! Et autant vous dire, comme je me l’attendais, il y a des similitudes et des différences. Pour introduire l’avis, je doit tout d’abord vous raconter l’histoire et dévoiler les deux œuvres. Il y aura moultitude de spoils, donc, petit conseil, il est temps de se retirer de cette chronique si vous voulez découvrir par vous-même l’un ou les deux Stardust.

La plume de Gaiman en avant – Le résumé de l’histoire en quelques lignes

Nous sommes au village de Wall dans l’ère victorienne là où tout commence. Ici vit un jeune garçon nommé Dunstan Thorn en quête d’aventure et amoureux d’une jeune fille de son village. Wall s’appelle ainsi car ce village est construit près d’un mur gigantesque mais avec une ouverture qui peut laisser passer qu’une personne. Il est interdit de passer de l’autre coté du mur, qui est durement gardé par les hommes du village, comme une sorte de rituel. Il existe pourtant bien un seul moyen de faire voyage de façon légal. Tous les 9 ans, de l’autre coté du mur, il existe une foire magique où l’on peut y vendre et acheter ce que vous ne pouvez imaginer. Le jour arrive, il est alors possible de faire la fête de l’autre coté du mur. Et Dunstan découvre des merveilles et des curiosités en tout genre. Pour prouver son amour auprès de la jeune fille du village, il alla en quête d’acheter une fleur. En tombant sur la vendeuse, comme par enchantement, les pensées du jeune homme sont confuses. Il tombe d’admiration auprès d’elle. Des heures passent. Il retourne chez lui, fleur en poche et merveilleux souvenirs en tête.

9 mois plus tard, Dunstan, déjà en couple avec sa bien aimée la jeune fille du village, reçoit un cadeau particulier. Son fils, Tristan, le héro de l’histoire. 17 ans ont passé, et Tristan, tout comme son père autrefois, est amoureux. Il s’agit de Victoria, son amie d’enfance. Lors d’une soirée pic nic avec elle, il lui avoue ses sentiments et qu’il serait prêt à tout pour elle. Victoria, en voyant une étoile filante, lui demande s’il serait capable de lui ramener cette étoile. En échange, elle lui promet tout ce qu’il veut. Et ce fut le début d’un long voyage pour Tristan afin de conquérir le cœur de celle qu’il aime.

Grâce à un stratagème de son père, il réussit à passer le mur. Étrangement, il se trouve comme chez lui. Et il sait où sont les lieux de cette autre endroit comme s’il l’avait toujours su. Grace à une bougie magique qui lui fait marcher très vite, il tombe enfin sur l’étoile. Yvaine elle s’appelle. Car oui l’étoile est une personne. Mais comme elle est blessée à la jambe, elle ne serra pas d’une grande aide pour le voyage. Sa blessure est dû à sa chute, et sa chute est dû à une pierre qui l’a percutée.

Cette pierre appartient à la famille royale, plus précisément au roi de Stormhold. Mourant, le dernier roi utilise cette stratagème afin de savoir qui sera le nouveau prétendant au trône : envoyer au loin ce rubis afin que le premier de ses fils qui le trouve soit le nouveau roi. Avant, les princes devaient s’entre-tuer pour qu’il n’en reste qu’un avant la mort du roi. Hélas, ici il est trop tard. Ou pas d’ailleurs... Ils continuent de s’entre-tuer tout en cherchant le rubis...

Bien ailleurs, des sorcières ont vu l‘étoile tombée du ciel. Et comme leur solution à leur immortalité est de manger le cœur d’une étoile, l’une d’entre elle part donc à sa recherche.

Tristan et Yvaine vont rencontrer des créatures, qui vont les aider durant ce voyage dans certaines situations et rencontres dangereuses : licorne, arbre qui parle, pirates célestes pour les merveilleuses rencontres ; sorcières, lion, arbres meurtriers, princes sanguinaires pour les mauvaises.

Des mois passent, et la volonté de voir Victoria est toujours là. La sorcière et les princes sont toujours à leur trousse. La jambe cassée de l’étoile empêchant d’utiliser la bougie, il faut se faire discret pour revenir à Wall. La relation entre les deux héros augmente depuis le temps. Ils se sont plus rapprochés. Et au final, d’un autre coté, les princes se font tuer par la sorcière car ils étaient sur son passage, sûrement. Mais en utilisant sa magie, la sorcière s’affaiblit beaucoup.

Arrivés à la foire de Wall, les héros rencontrent la vendeuse de fleur qui sait tant de chose. Étant prisonnière de la véritable vendeuse, elle ne peut pas faire et dire grand-chose. Juste avertir des potentiels dangers qui les entours. Notamment celle qui concerne l’étoile. Si jamais elle passe de l’autre coté du mur, elle se changera en une pierre. Tristan prend une décision. En revenant dans son village natal, il revoit sa famille, ses amis et aussi Victoria. Cette dernière lui annonce qu’elle va se marier et qu’elle s’excuse de lui envoyer chercher l’étoile. La rassurant, Tristan lui annonce que tout va bien. Qu’il a fait de bels rencontres et un joli voyage. La promesse est tenue tout de même. Lui accorder tout ce qu’il veut. Et il veut son bonheur. Il n’est plus amoureux d’elle depuis longtemps mais reste un proche ami. Yvaine de son coté revoit la sorcière qui a failli la tuer quelques semaines auparavant. Impuissante et remarquant quelque chose qui a changé en l’étoile, la vieille dame ne peut plus récupérer le cœur. Ce qui a changé, son cœur ne lui appartient plus, mais à son bien-aimé, Tristan. Impossible de récupérer l’organe tant convoité, la sorcière s’en alla après sa discussion avec l’étoile.

De nouveau au coté d’Yvaine, Tristan lui avoua ses sentiments. Ils partagent alors leur premier baisé marquant le début d’une nouvelle histoire. Libérée de la méchante vendeuse de fleur, l’apprenti vendeuse revient vers le couple pour leur révéler un secret de famille. Cette dame s’avère être Una, la princesse du royaume de Stormhold et mère de Tristan. La pierre qui a frappé Yvaine dans le ciel est le rubis tant cherché. Elle revient à Tristan, nouveau roi de Stormhold. Mais ce dernier refuse temporairement le trône, voulant passer du temps en compagnie de sa chère et tendre. Passer du temps à voyager et faire des rencontres comme ils l’ont toujours fait et aimé. Una devient alors la régente du royaume en attendant son fils. Plusieurs années passent, et le couple revient de leur voyage pour revenir à leurs responsabilités. Tristan fut un bon roi pendant 80 ans. Le jour de sa mort, Yvaine devient la reine de Stormhold, à vie. Et depuis, elle mène à bien le royaume. Souvenir en tête et mélancolie au cœur, elle monte à l’endroit le plus haut du palais. Son regard posé sur le ciel étoilé, elle se remémore tous ces beaux moments vécus durant ses premières années passées sur Stormhold, auprès de Tristan.

Neil Gaiman collabore avec Charles Vess pour ses illustrations.

L’adaptation de Matthew Vaughn – La comparaison des deux œuvres.

En ce qu’il concerne le film Stardust, sorti en 2007 au cinéma, 10 après le livre, nous allons dans un registre assez différent de l’œuvre original. Il s’agit d’une bonne adaptation qui reprend les grosses lignes du livre en y modifiant un chouia pour plus le personnaliser. Si vous connaissez l’humour de Matthew Vaughn avec Kick-Ass et Kingsman, vous n’allez pas être déçus dans cette univers fantastique. Bien différente de celle de Neil Gaiman, l’humour apporte ici une ambiance « comique de situation » en tout genre sans trop laisser place à de la tristesse et de la mélancolie comme dans l’original. Les personnages rajoutés par le réalisateur sont sources de références à ce film. Le plus connu d’entre tous reste bien le capitaine Shakespeare, pirate soit disant « viril » et redoutable alors qu’en vrai il est doux et merveilleux.

Quant aux autres différences les voici :

- La bougie de Babylone ne fait pas marcher vite mais téléporter à un endroit en y pensant tout simplement. C’est le seul moyen à l’étoile de rentrer chez elle. Mais cette dernière se consumera juste avant la rencontre avec les pirates.

- Le passage du mur se passe avec un seul gardien et ce n’est pas un si grand mur que ça dans le film. Cela ferra office d’un gag de Vaughn pour le deuxième passage. Un combat avec une personne âgée, cela surprend.

- La mort d’un des princes au début est rajoutée pour être toujours dans cette humour. Où l’on nous fait croire que ce sera lui le plus important dans le film, et en fait, non.

- Les héros ont voyagé seulement une semaine au lieu de plusieurs mois. Mais une semaine passée dans le bateau pirate, c’est suffisant pour faire plus connaissance.

- La mère de Tristan est moins importante et est un facteur clé moins iconique que dans le livre.

Reprenons aux plus grosses différences. En ce qu’il concerne les sorcières, leur fin est d’une autre nature. Quand il s’agit d’une fin plus sage avec une simple discussion avec l’étoile dans le livre, ici elles sont déterminées plus que tout à avoir le cœur de l’étoile. Le combat avec les sorcières afin d’éradiquer leur menace est présente seulement dans le film. Cette scène grandiose est l’une des plus belles du film. La mort de Septimus est plus magique et belle avec un effet de noyade sans eau qui nous donne des frissons. La reine des sorcières explosant les miroirs, pour terrasser les héros, nous fait terrasser aussi. Sans oublier la mort de cette ennemie avec l’unique pouvoir de l’étoile nous fait émerveiller par la lumière émise d’Yvaine.

Mais il y a bien une chose différente de façon flagrante entre les deux œuvres, le village de départ. Quasi inexistant dans le film, il y a là un réel manque au scénario, plus particulièrement pour le père de Tristan. Dans le film, on n’expliquera jamais pourquoi Dunstan veut à tout prix traverser le mur, hormis peut-être la curiosité. Et mise à part le fait qu’il est bien eu une aventure avec Una, on ne saura rien d’autre sur lui. Vers la fin du film, toujours dans le village de Wall, l’autre personnage bien présent aussi, Victoria, reste fidèle à elle-même. Quand on voit une évolution de sa maturité dans le livre, on la retrouve toujours aussi arrogante et gamine vers les scènes finales.

En parlant de scènes finales, quand Tristan apprend qu’il est le roi de Stormhold, il n’y a pas d’aventure avant de prendre le pouvoir au trône. Il prend déjà ses fonctions, et en guise de cadeau, le roi et la reine reçoivent une bougie de Babylone. Contrairement au livre, Yvaine peut donner vie symbolisant l’amour de Tristan et de l’étoile. Et au bout de 80 ans, ils décidèrent de quitter le royaume en utilisant la bougie de Babylone afin de vivre en tant qu’étoiles. Le sort du royaume laisser aux mains de leurs enfants, recherchant le rubis afin de déterminer le nouveau roi ou reine, mais cette fois-ci, sans meurtre.

Stardust : un conte, deux univers – Mon avis

Avant de lire le conte, j’étais excitée à l’idée de ce que je peux découvrir. Je ne suis pas du tout déçue du résultat. Pendant que mon nez était plongé dans les lignes, je me remémorais certaines scènes de mon film préféré. Autant vous dire que c’est ce que je m’y attendais le plus.

Par contre, je suis très surprise que ce roman soit plus sérieux, triste et mélancolique que le film. Et comme il est plus facile à l’écrit de montrer un univers, j’en avais plein les yeux de créatures et de paysages fantastiques. La comparaison entre le sérieux et l’humour n’est pas trop à faire. Pour moi, les deux œuvres ont de l’importance et méritent d’être reconnus et appréciés. Nous avons là deux belles écritures qui donnent envie de vivre dans ces univers très intenses.

Qui dit deux ambiances, dit deux fins différentes. Et même là pour le coup, j’apprécie les deux. Dans le livre, c’est peut-être triste et surtout mélancolique, mais les héros ont bien vécu leurs vies à fond comme ils le souhaitaient et sans regret. En ce qu’il concerne le film, la fin est cucul la praline mais... pas tant que ça. Tout d’abord c’était peine perdu au début car, d’une, Tristan était amoureux d’une autre fille. Mais surtout, de deux, les deux héros ne pouvaient pas s’apprécier étant donné que Tristan veut utiliser Yvaine en cadeau comme preuve d’amour. Quel manque d’humanité auprès de l’étoile. Par rapport à plusieurs comédies romantiques que j’ai vu, cette fin est plutôt originale dans un sens où ils tombent amoureux au bout de une semaine et non pas quelques heures (comme dans certains films) et le fait de finir en « étoiles » apporte encore un brin de fantaisie pour un film de… fantaisie. Cela reste cohérent et cela représente moins un cliché.

Énorme point positif dans le film, le rajout du capitaine Shakespeare. Pour pas mal de fans, ce personnage est le plus apprécié de tous dans la liste. Nous voyons Robert De Niro incarné un pirate soit disant redoutable, alors qu’en réalité il est doux et homosexuel. Il est rare de voir cet acteur, habitué à un stéréotype de personnage viril, de jouer un tel personnage et, mon dieu, qu’il le fait bien. De Niro n’est pas le seul à changer d’habitude de travail. En effet, Michelle Pfeiffer, étant habituée à jouer les femmes séduisantes ou tout simplement jolies, se retrouve à faire une… sorcière, dont son apparence se dégrade de plus en plus.

Les effets spéciaux ont assez vieillit mais restent toujours épiques et fantastiques accompagnés d’une bande son dans ce même sentiment épique. Et pour aller dans cette univers, plusieurs scènes m’ont marquée l’esprit étant jeune. Pour commencer, la scène de l’auberge en feu rassemble énormément d’éléments en un seul point qu’elle devient importante à l’histoire. Et pour illustrer ceci, rien de tel qu’un feu vert montrant la cruauté de la sorcière. Ce feu finira par tuer la licorne qui a sauvé les héros d’une mort certaine. Pour continuer dans les scènes marquantes, comme je l’ai dit plus haut, tout le moment passé au manoir des sorcières est bon à prendre. Les combats épiques, la mort de Septimus, le combat avec le corps de Septimus en tant que pantin, sans oublier l’étoile qui brille, nous avons là, selon moi, la meilleure scène du film. Et pour évoquer le nom du film, quand Tristan rapporte à Victoria son cadeau, de base une mèche de cheveux de l’étoile, il s’avère que cette mèche soit changée en poussière d’étoile lors du passage du mur. Grand moment de frayeur arrive d’un coup, Yvaine, voulant traverser le mur afin de rejoindre Tristan, ne sait pas encore qu’elle risque sa vie. Bien heureusement, elle se fait sauver au dernier moment par Una qui l’avait remarquée quelques minutes auparavant.

Évoquons ici un point négatif du film, tout comme le père de Tristan, la mère de ce dernier est aussi sous-développée. Dans le livre, elle veut aider les héros. Mais comme elle est sous l’emprise de la sorcière marchande, elle ne peut pas révéler quoique ce soit comme ci un sort empêchant de dire la vérité lui a été transmise. Mais à la mort de cette sorcière marchande, elle peut enfin être elle-même. Et dans ce livre, elle est tellement plus puissante et imposante, telle une grande cheffe, que je trouve ça dommage qu’on ne retrouve pas cela dans le film.

En ce qu’il concerne le village de départ, il est regrettable que ce brin de vie ne soit pas représenté dans ce film aussi. Il s’agit de la famille de Tristan, quelque chose d’important pour lui. Il y a tellement de détails ignorés comme si il n’avait pas eu de vie auparavant.

Sans vouloir terminer sur une touche négative, je veux rajouter quelques bonus à l’avis. Même si j’ai lu le livre après le film, je vous conseille de le lire avant si vous ne connaissez pas les deux œuvres. Cependant, si j’ai le choix entre le livre et le film, j’irai vers l’humour qui me représente le plus. Il y a tellement un coté Princesse Bride et Espen Askeladden dans ce film qui donne envie de regarder encore plus d’œuvre dans ce même délire. Ne passez pas non plus à coté du livre, il est complémentaire au conte et aussi inspirant pour vos créations si ça se trouve. De mon coté j’ai déjà fait un cosplay d’Yvaine du film. Mais grâce au livre (surtout à d’autres artistes avant tout, le livre ne fait qu’accentuer ici), j’ai plus envie de faire un costume d’une étoile mystérieuse, fascinante et fantaisiste.

N’oubliez pas, si vous êtes perdu dans tous les sens du terme, un petit conseil : regardez le ciel.