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Les chroniques d'Etoile

Ensiferum - Thalassic

Ensiferum - Thalassic

Parmi les albums tant attendus en 2020, le dernier d’Ensiferum est dans la liste. Et cette dernière est courte d’ailleurs, donc je m’attend à quelque chose de convenable au moins ! S’il vous plait…

En effet, étant donné que Two Paths m’a assez déçu, j’ai très peur que ce petit nouveau peut continuer sur la même pente. Le groupe était tant adoré à leur début par la majorité des fans, tellement que les membres veulent garder l’âme d’Ensiferum par un éventuel retour aux sources. Cette décision, si c’est tenu, peut me convenir mais ce n’est pas ce que je m’attend le plus. Ce que j’attends c’est un minimum d’écriture, et surtout, niveau chant, une meilleure qualité comparée au dernier album. D’ailleurs, le nouveau claviériste du groupe est aussi le nouveau chanteur clair. Est-ce que cela peut se combiner avec un éventuel retour aux sources ? Cet album va-t-il être mieux qualitatif ? C’est parti pour voyager avec : Thalassic

Ensiferum - Thalassic

2 musiques, 2 styles - Un avant goût de l’album

 

Comme quasi tout le monde, j’ai découvert les 2 clips du dernier album avant la sortie de celui-ci. C’est deux musiques, qui nous donnent deux ambiances différentes, me donnent aussi deux avis différents.

La première que j’ai écouté est « Rum, Woman, Victory » et rien qu’avec le titre, je trouve cela bien cliché. Quand j’ai vu ce titre, ma première réaction est : Oh c’est marrant ! C’est la version finlandaise de « Du Rhum, des femmes » de Soldat Louis. Mais en reprenant mon sérieux, le coté cliché du titre m’a un peu dérangé du fait que ce n’est pas trop égalitariste tout ça. J’ai cette impression que les femmes sont considérées comme des objets. Ce n’est pas très convivial. En écoutant la chanson, cette image du viking glorieux, verre d’alcool à la main, femme dans l’autre, est bien renforcée avec un son folk metal qu’on a l’habitude d’entendre. Ça reste bien dans la tête mais ça va, j’ai vu pire comme cliché visuel et musical. Ici, on peut entendre pour la première fois le nouveau chanteur Pekka Montin qui est aussi le nouveau claviériste. Souhaitons la bienvenue au petit ! Je ferai un avis plus constructif sur sa voix plus loin dans cette avis car j’ai bel et bien des choses à dire méritant un paragraphe tout entier.

En ce qu’il concerne « Andromeda », on ressent bien un petit retour aux sources. Les riffs à la guitare sont entraînants et le refrain colle bien à la tête. Ce dernier est simple à faire car le chant n’est pas en saturé, et je suis sure que c’est très kiffant pour les fans qui ne veulent pas se casser la voix. Pour ma part, je la chante tout le temps telle la fan de folk metal que je suis, avec une voix plus poussée et puissante au moment de dire « Andromeda ! ». Pekka chante aussi dans cette musique. Ce qui me laisse penser qu’il sera peut-être là dans toutes les musiques de l’album. Personnellement, je m’attend à ce qu’il ne soit pas tout le temps là car, de base, j’aime bien l’esprit d’Ensiferum sans trop ce genre de chant.

Alors est-ce que l’album sera à l’image des deux musiques ? D’une moitié sérieux avec un son ancien et l’autre moitié plus fun ? Un coté très qualitatif et un autre coté plus basique ? Un nouveau chant intégré dans les musiques ? Et bien allons-y Alonso !

Folk Metal Epic – L’ambiance

 

Le son des vagues nous appel en douceur pour cette introduction de l’album. Accompagnées ensuite de la guitare et d’une petite voix au fond, les vagues vont faire place petit à petit à quelque chose de plus épique. Les cuivres, les cordes et les percussions donnent un moment grandiose et puissant, et le groupe reste autant fidèle à lui-même. Nous venons d’écouter seulement l’introduction de l’album et ce n’est déjà pas désagréable. Mais une introduction n’indique pas l’entièreté des œuvres listées.

Et du coup, qu’est ce que ça donne au final cette album. Plusieurs choses à dire. Tout d’abord niveau technique (même si je ne m’y connais pas grand-chose), on retrouve plusieurs fois une efficacité des riffs spécialement à la guitare et une rapidité des instruments qui représentent bien le groupe. Sur certaines musiques on retrouve bien les débuts du groupe notamment avec « Andromeda » (évidemment) avec un son nordic/folk qui réchauffe le cœur des les premières notes. Le chant de Petri mixant le saturé et le clair est fort agréable et envoie lourd, bonne représentation pagan. Pour continuer dans le coté nostalgique, j’ai bien aimé à 3:08 de « The Defence of the Sampo » où une part mystérieuse s’installe d’un coup, pour qu’après il y ait un son ensiferumien/far west des familles comme dans « Stone Cold Metal », « Two of Spades » et bien d’autres. Ce petit moment de sourire ne dure que quelques secondes et j’aurai bien voulu que ça dure plus longtemps. Mais ma préféré pour un coté retour aux sources est « Cold Northland ». Après un début sans chant assez inattendu et agréable qui nous fait penser à du Nightwish, l’habitude revient au bout de quelques minutes avec une voix saturée accompagnée d’une hype instrumentale et rapide derrière.

Cette dernière musique nous a bien prouvé qu’Ensiferum pouvait garder son âme des premiers albums et aussi s’inspirer d’ailleurs. Tout en restant eux-mêmes ou dans le folk dans un cas plus vaste, ses musiciens sortent toujours des musiques assez originales au fil du temps qui passe. L’instrumental de « For Sirens » et l’échange entre les deux voix dans le refrain de « Run from the Crushing Tide » sont plutôt cool et apportent du renouveau. Et pour un son folk et amusant, « Merille Lahteva » apporte une musique traditionnelle et non-metal avec des paroles non-chantées finlandais/20. Mais la meilleure dans ce domaine, selon pas que moi je pense, est « Midsummer Magic ». Oh mais dis-donc qu’elle est marrante celle-là ! Évidemment, il ne faut pas l’écouter en mode sérieux, cela ferait perdre en qualité d’écoute et d’amusement pour le coup. Dans la liste de course de cette musique nous avons : une petite ambiance « dance » à la batterie pendant quelques seconde ; du folk traditionnel des familles à la campagne ; des « ouh ! ah ! hey ! » à refaire à la maison ; de multiples voix qui relancent l’ambiance. Je la reprendrais bien au soirée celle-là. Et je vous mets au défi de la chanter avec une bière à la main sans renverser une goutte.

Bien sur, cette album n’est pas parfaite pour autant. Des instants ou voir même des musiques m’ont déplu durant le voyage. Si je reprend le début de « The Defence of the Sampo », la batterie ici est beaucoup trop répétitive. Ce non renouvellement est beaucoup trop ennuyeux et cela ne s’arrange pas avec le chant un peu mou du cul et le riff à la guitare quasi inexistante qui vient après. Ce qui sauve la musique ici est le moment que j’ai cité plus haut à 3:08. Mais des moments répétitifs et mous on en retrouve aussi dans « One with the Sea », la ballade de l’album. Je ne suis pas contre les ballades de base, même chez Ensiferum. Mais là, c’est beaucoup trop doux et facile en plus d’être redondant. Par contre, pouvez-vous me dire qui c’est qui chante là ? Je pense que c’est le petit nouveau Pekka tout au long mais à de rares moments la voix ressemble à celle de Petri. Mais je me trompe sûrement. L’album de base s’arrête avec « Cold Northland » de base mais il existe bien deux chansons bonus : «  Merille Lahteva » dont j’ai parlé plus haut et « Ill Stay by Your Side » qui selon moi ne devrait pas être là. Heureusement que c’est un bonus et que cela ne représente pas l’album officiellement. En effet, cette musique n’a rien à voir avec le groupe. L’écriture du chant et de l’instru est mauvaise à souhait. Seul point positif, le chant de Pekka est juste, qualitatif. Quelle bonne transition pour l’introduire celui-là.

Plus de Power – Le nouveau chanteur

 

Pekka Montin, dans ses autres projets musicaux, est avant tout un chanteur au lieu de claviériste. Il a essentiellement joué dans des groupes de heavy/power, ce qui explique cette orientation de ce nouveau chant. Rajouté une voix claire issue de ces genres-là est un pari risqué de la part d’Ensiferum. Il est probable que cela ne va pas plaire à certaines personnes. Pour ma part, et bien ce fut de façon général une agréable surprise ! Mais avant de parler du coté positif, je préfère d’abord montrer les hics de ce chant.

Le plus gros problème que j’ai ressentie avec Pekka n’est pas sa propre voix. Au contraire, il chante super bien. Mais l’écriture d’une part, et le style de chant d’une autre ne se marient pas forcement avec l’ambiance du groupe dans certains moments. Ce coté dérangeant qui fait contraste, je le retrouve dans essentiellement 2 musiques parmi celles que j’aime bien : « Rum, Woman, Victory » et « For Sirens ». Dans ces deux musiques, j’ai cette impression qu’on a invité un chanteur de Pop/R’n’B, un style que j’apprécie moins. Et même si ça semble volontaire de la part du groupe, notamment avec « For Sirens » qui est la musique pop de l’album, je suis pas encore habituée à ce mélange. Cette dernière musique est pourtant une de mes préférés de l’album, je risque de la réécouter plusieurs fois. À voir avec le temps si je m’y habitue et apprécie encore plus, ou si ça ferra l’effet inverse.

Au final, très peu de musiques me dérangent sur ce point et je dirais même que j’accepte totalement ce rajout ! C’est très agréable d’écouter cette voix surtout aux moments puissants. On y voit une évolution positive dans le groupe. Ces années d’expériences dans le heavy/power lui ont permis de prouver qu’il est doué, qu’il a sa place dans ce projet, et que sa puissante voix se marie très bien avec le folk epic. Nous avons déjà un avant goût de ce qu’il peut faire dans « Andromeda », mais la meilleure représentation de la voix de Pekka est dans « Cold Northland ». Plus précisément à 6:20 de cette musique, on a tout. Une voix claire posée et douce qui passe à une voix puissante et difficile à reproduire chez soi fusionnant bien dans la musique. Tout ça en quelques secondes. On voit bien que ce petit nouveau est passionné par ce qu’il fait, et non blasé comme un autre petit nouveau dans un autre groupe connu au même style et nom quasi ressemblant.

Le voyage étant terminé avec moi, et je demande de le refaire encore une fois. Je suis largement moins déçue par rapport à l’avant dernier album. Oui, ce n’est pas au point des meilleures musiques du groupe. Mais premièrement, pour tout artiste, il est difficile de faire meilleur que des gros succès de façon général. Et deuxièmement, cet album est vachement cool. Cette nouvelle puissance incarnée en une voix renforce le coté epic d’Ensiferum. D’une manière logique, la nouvelle voix ne se combine pas trop avec un éventuel retour aux sources. Après, tout dépend des moments des musiques aussi. Mais ce n’est pas du tout mauvais. On a bel et bien Ensiferum dans nos oreilles, leur patte est toujours là. Même si de base je m’attendais pas à avoir Pekka tout le temps, je suis plutôt satisfaite de son travail apporté. La dose d’apparition est bonne, sans compté l’intro et les bonus, on l’entend chanter dans 6 (ou 7 pas sure pour une musique) sur 8 musiques.

Pari tenu à 50 % selon moi pour la dose fun/sérieux et aussi pour la dose renouveau/ancien. Après c’est relatif, où est ce qu’on peut situer le coté ancien d’Ensiferum ? Car si on ajoute beaucoup d’albums, la dose renouveau/ancien peut être de 70 % en faveur de l’ancien. Mais comme je l’ai dit dès le départ, ce n’est pas ça que je recherche le plus. Ici nous avons là un Ensiferum toujours debout avec une bonne majorité de leurs musiques très qualitative. Sans compté l’intro et les bonus encore une fois, j’en adore 4 sur 8, ce qui est beaucoup. Et on peut rajouter 3 musiques que j’apprécie dans la liste. Ce qui donne au final 7 sur 8. Très très bon ratio.

Ça y est, ça me manque déjà. Je repart écouter ma préféré « Midsummer Magic » en espérant vous y retrouver en fin de chemin dans une taverne. Prenez soin de vous et faites gaffe aux vagues pendant le voyage en mer.

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