Finsterforst

La musique étant ma passion numéro 1, je voulais étendre mes connaissances là-dessus. Je suis particulièrement fan de folk metal et il y a quelques années mon groupe préféré était Equilibrium. J’ai donc voulu rechercher les groupes similaires à ce dernier pour rester dans une ambiance qui me plaît. Et je suis donc tombée sur : Finsterforst.

Du pagan dans la Forêt-Noire – L’histoire du groupe

Fondé en 2004, Finsterforst est un groupe de pagan folk allemand, et plus précisément de Forêt-Noire dans le sud-ouest du pays. Le nom du groupe s’inspire de son lieu d’origine et, du coup, signifie « Forêt sombre ». Restons dans le thème, Finsterforst a comme lyrics la nature et les mythes allemands qui s’allient bien avec le style musical du groupe.

L’aventure commence avec un EP « Wiege der Finsternis » en 2005, suivi de deux albums : « Weltenkraft » en 2007 et « ...zum Tode hin » en 2009. À cette période, le groupe se compose de Tobias Weinreich à la basse, de Sebastian "AlleyJazz" Scherrer aux claviers, de David Schuldis à la guitare rythmique, de Cornelius « Wombo » Heck à la batterie et aux chœurs, de Johannes Joseph à l’accordéon et aux chœurs, de Marco Schomas à la voix lead et guitare acoustique, et de Simon Schillinger à la guitare lead, rythmique et acoustique, aux chœurs, aux claviers, et aussi à l’orchestration et au mixage. Une belle équipe. Petite pause pour respirer. Reprenons.

Avant de repasser au studio, en 2009, le chanteur Marco Schomas quitte Finsterforst. Il sera remplacé en 2010 par Oliver Berlin. Et pour accompagner cette nouvelle, le groupe signe un contrat avec Napalm Records en 2012. Avec ce petit changement de line-up, nous avons aussi un petit changement musical. Pour les prochains albums, l’accordéon sera moins présent, des sons de trompettes au synthé seront rajoutés, mais surtout il y aura plus de chant clair interprété par Oliver et aussi Johannes. Cette ambiance sera représentée dans les albums « Rastlos » en 2012, « Mach Dich Frei » en 2015, et « Zerfall » en 2019. Pour ce dernier album, Johannes Joseph sera seulement membre en studio. En effet, depuis 2016 ce dernier ne participe plus aux concerts.

Finsterforst a pu participer à certains festivals notamment le Wacken Open Air en 2013 et le Cernunnos Pagan Fest en 2020. Juste après le Wacken, en 2014, le groupe a pu faire une tournée avec Trollfest et Cryptic Forest. Ce dernier groupe partage 4 membres en commun avec Finsterforst.

Le nordique s’installe chez les germaniques – Mon avis

En écoutant petit à petit les premières musiques de Finsterforst de façon aléatoire, pour me mettre dans le bain, je me suis tout de suite dis qu’on est très loin d’Equilibrium. L’epic et le folk sont bien présents mais ce n’est pas festif, joyeux à la Equilibrium. Sans pour autant me déplaire, je tombe sur une groupe de pagan metal qui va donc remplacer, dans mes attentes, le festif par du sombre paganisme. Et c’est très bon ! Au cours de mes écoutes, la première sensation qui me vient à l’esprit est : « C’est du Moonsorrow en allemand et en plus doux pour certaines musiques. » Mais en approfondissant un peu plus les albums, j’ai vu que Finsterforst a bel et bien sa patte artistique.

Comme je l’ai dit plus haut, nous avons deux périodes pour Finsterforst qui se résument globalement par le changement de line-up. Et pour un début, je ne m’attendais pas à une telle qualité d’enregistrement et d’écriture. Disons que s’ils étaient débutants pour leurs premiers albums, et bien ils envoient déjà du lourd. Bon, il est vrai que je n’écouterai pas un album entier chez moi pour la simple écoute de musique (en soirée ou en simple fond ça passe largement). La répétition est là au départ. Mais ça ne veut pas dire que une musique seule, à écouter à part de l’album, soit mauvaise. Rare sont ceux à écrire des chansons de pagan folk epic avec un accordéon bien mis en avant mélangé avec un chant blackeux. Pour leurs 2 premiers albums, ce sera essentiellement cette même écriture qui va revenir avec une petite touche festive plutôt à la Finntroll (et une basse plus identifiable, contrairement aux autres groupes, une pensée aux bassistes oubliés). Pas encore de Moonsorrow-like pour l’instant, ainsi que de chant clair en solo ou en chœur « nordique ».

Ce n’est qu’à partir du troisième album qu’on va avoir un nouveau style et, pour le coup, une nouvelle approche à la Moonsorrow, sans vraiment trop l’être pour un détail près : le chant. Certe, il y a aussi l’accordéon qui s’entend moins (cela reste bien présent toutefois), une guitare acoustique qui se démarque plus, une répétition qui n’existe plus, des trompettes au synthé qui renforce l’epic, et un coté plus sombre et black qui remplace les seuls moments festifs de leur début, selon moi le changement le plus remarquant reste les voix. Et ce sera cela qui va démarquer Finsterforst des autres groupes du genre. Tellement de variété d’écriture au chant qui nous laisse croire qu’il y a deux chanteurs en lead… Euh… Il y a vraiment deux chanteurs en lead (Oliver et Johannes), oups pardon. Mais c’est trop bien ! On peut avoir du chant scream aiguë ou grave ; du chant clair ; entre les deux ; ou variant les deux ! C’est tellement appréciable d’entendre plusieurs chants leads en même temps dans une musique. Mais le plus jouissif en chant restent les chœurs à consonance bien nordique et epic. Dans les premiers albums, ces chœurs étaient aussi présents. Mais là leur présence vient de monter en flèche pour le plaisir de mes oreilles. À vrai dire, en ce qu’il concerne leur deuxième style de façon général, je trouve que Finsterforst monte aussi en flèche. On comprend qu’ils confirment de plus en plus leur propre identité et qu’ils, selon moi, l’affirment déjà à 100 % avec le dernier album.

Je considère « Zerfall » comme le meilleur album de Finsterforst actuellement. On reste dans la même lignée des deux autres albums précédents mais en plus black epic. Il y a plus de liberté d’écriture qui se ressent dans les détails. Des exemples : quand on se retrouve dans un son black pagan, le coté epic est d’un coup renforcé par les synthés notamment avec les « cuivres » ; l’accordéon est toujours présent mais pas répétitif, il revient essentiellement pour faire des petits riffs par ci par là qui accroche en tête ; etc…

J’ai l’habitude d’avoir, comme préférée d’album, la dernière musique citée (hormis « March Dich Frei » qui du coup est la musique du même nom), et « Zerfall » ne fait pas exception. Si je me fait toute la discographie du groupe chronologiquement, je termine sur ma préférée toutes musiques confondues : « Ecce Homo ». Si je n’ai pas assez développé pour expliquer en quoi « Zerfall » est le meilleur album, je vais l’expliquer ici avec cette musique. 36 minutes et 29 secondes… Finsterforst a l’habitude de faire des musiques longues en fin d’album (plus de 20 min généralement). Et j’en ai déjà entendu de longs morceaux, mais la durée n’est pas spécialement révélatrice de qualité. Mais là, c’est le cas. Reprenez tout ce que j’ai dit plus haut en ce qu’il concerne leur nouveau style et leur dernier album, et rajoutez-y différents passages écrits qui s’enchaînent parfaitement. Il y a une telle variété d’écriture qu’on a l’impression qu’on nous raconte une histoire. On y retrouve tout instrument dans différents moments, différents chants alternés, différents moments bourrins, différents moments calmes, différentes puissances epic… « Ecce Homo » est la plus représentative de toute leur carrière. Quand on connais celle-ci, on sait à quoi on peut s’attendre avec les autres musiques.

Chaque chanson a de plus en plus une variété d’écriture. Et c’est une autre caractéristique de la nouvelle identité de Finsterforst. On peut parfois retrouver plusieurs mélodies en une seule musique. Un petit cassage d’ambiance ou y aller progressivement dans une autre mélodie permet de relancer l’écriture et enlève l’effet de répétition. De plus, ça rend beaucoup plus epic le moment ! Et tout ceci se ressent de plus en plus au fil du temps qui passe ! Ce qui veut dire que ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Finsterforst reste un très bon groupe de pagan epic. Ces musiciens allemands nous transportent dans les pays scandinaves. On est dans un thème qui me fascine et me définit. Et si j’avais su à quel point ce groupe est excellant, en moment où j’étais bénévole au Cernnunos, j’aurais pu faire une mini pause pour aller les voir au concert. Mais au final, je les ai manqué. C’est à charge de revanche.

Vous allez aimer ce groupe si vous êtes fans de Finntroll mais surtout de Moonsorrow. Mais attention, cela n’égale pas ce dernier, Finsterforst s’en rapproche très fortement avec très peu de différences. D’ailleurs si vous découvrez ce groupe dans l’ordre chronologique, attendez-vous à quelque chose qui mûrit au fil du temps qui passe. Sans oubliez que dans un future proche, Finsterforst sera surement un grand groupe, dépassant peut-être Moonsorrow.